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elle dut convenir qu’elle ne supportait pas le mari de son amie, dont elle n’avait jamais approuvé le mariage.

e) Voici un cas d’erreur qui représente en même temps un lapsus linguae. Un jeune père se rend à l’état civil pour déclarer la naissance de sa seconde fille. Prié de dire le nom de l’enfant, il répond : « Hanna », mais l’employé lui fait observer qu’il a déjà un enfant portant ce nom. Nous pouvons conclure de cette erreur que la seconde fille n’était pas autant désirée que la première au moment de la naissance.

f) J’ajoute encore quelques observations relatives à des confusions de noms; il va sans dire que ces observations pourraient également figurer dans d’autres sections de ce livre.

Une dame a trois filles, dont deux sont déjà mariées, tandis que la troisième attend encore son sort. Une amie avait offert à chacune des filles mariées le même cadeau de noces : un superbe service à thé en argent. Toutes les fois où il est question de ce service, la mère en ’attribue par erreur la possession à sa troisième fille. Il est évident qu’elle exprime par cette erreur le désir de voir sa troisième fille se marier à son tour, et elle suppose en même temps qu’elle recevra le même cadeau.

On peut interpréter tout aussi facilement les cas où une mère confond les noms de ses filles, fils ou gendres.

Voici un joli exemple de confusion de noms, d’une explication facile. Il concerne M. J. G., qui l’a d’ailleurs communiqué lui-même. La chose s’est passée dans un sanatorium.

« À la table d’hôte (du sanatorium), au cours d’une conversation qui m’intéresse peu et menée sur un ton tout à fait conventionnel, j’adresse à ma voisine de table, une phrase particulièrement aimable. La demoiselle, qui n’est pas de la première jeunesse, ne peut s’empêcher de me faire observer qu’il n’est pas dans mes habitudes d’être aimable et galant envers