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tituer, à partir de quelques détails et de comparaisons avec d’autres stations analogues, la vie de la hauteur fortifiée et de ses habitants.

Parmi les trouvailles, il y a plusieurs exemplaires de fibules, entières ou cassées, identifiables grâce à leur arc bien profilé. Elles furent utilisées aux 1er et Ile siècles et leur mauvais état nous fait penser à une longue utilisation, éventuellement ultérieure à la période considérée. Une fibule géniculée à tête semi-circulaire est mieux conservée que les autres. Des comparaisons permettent de situer son utilisation à la fin du Ile et surtout à une grande partie du Ille siècle. Vu son état de conservation, on a tout lieu de supposer qu’au début de son utilisation elle fut perdue par son propriétaire. Un autre type de fibule est représenté par plusieurs exemplaires. Récemment, ce type de fibule a été dénommé d’après l’important site Slovène éponyme, Hrusica. Son utilisation, dont le début remonte tout au plus au troisième tiers du Ille siècle, s’est prolongée jusqu’au Ve siècle. Ce type de fibules fut répandu surtout dans les Alpes orientales.

Deux fibules de bronze appartiennent à des variantes stylistiques tardives, contemporaines des constructions de la place forte, et de ce fait d’autant plus intéressantes. Il s’agit de fibules du type dit «Gurina». Répandues sur le territoire des Alpes orientales, elles étaient utilisées surtout pour fixer le vêtement masculin. Divers exemplaires datent de la seconde moitié du Ve, mais on relève leur présence jusqu’au Vie siècle.

La facture des éléments d’une ceinture suivant, elle aussi, les changements de la mode, elle est pour l’archéologue un outil de datation très précieux. Deux éléments de garniture, chronologiquement les plus anciens, comptent parmi les trouvailles les plus remarquables mises à jour jusqu’ici. Le premier est caractérisé par les extrémités élargies en triangle et par une décoration compliquée à entrelacs végétaux gravés au burin. Ce style décoratif renvoie à la fin du IVe et au début du Ve siècle, mais il n’a point d’égal parmi les exemplaires connus jusqu’ici. Ce type de garniture de ceinture faisait sans doute partie de l’équipement des officiers, car il a été trouvé souvent dans les forteresses militaires de l’Antiquité romaine tardive. Dans le même groupe d’objets s’inscrit le deuxième élément, la partie terminale d’une ceinture. Il s’agit de l’un des exemples, plutôt rares, de parures romaines tardives, vraisemblablement encore utilisées au cours des siècles suivants. Autre élément remarquable: le fermoir de ceinture historié d’une scène de chasse au cerf bilatérale, procédé de figuration assez rare soulignant l’importance des personnages qui résidaient alors sur cette hauteur.

<ŠVOLJAK, TURK, CIGLENEČKI: L'IMAGE ARCHÉOLOGIQUE DES ALPES SLOVÈNES/small>
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