Paléolithique moyen. Cependant, ce qui est valable dans un sens, l’est également dans l’autre, et le transport de matières premières lithiques lors du retour devait nécessairement être limité à quelques éléments de l’outillage confectionné en montagne, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de transporter les éléments des ressources pour lesquelles le voyage a été organisé.
Si le transport, au cours du Paléolithique moyen, de certains silex des Alpes pouvait être dans l’avenir prouvé par leur présence dans des gisements situés dans les plaines environnantes, nous serions obligés de reconsidérer la question de l’importance des groupes, que nous estimons jusqu’à maintenant comme étant relativement limitée. Il ne faut pas oublier que les plaines, situées en dehors de l’enceinte montagneuse, comportent également des ressources en matières premières siliceuses et que par conséquent, si certains silex des Alpes ont été transportés dans les habitats, cela voudrait nécessairement dire que ces silex d’altitude étaient de meilleure qualité. Nous pensons que l’approvisionnement en matière première ne pouvait alors se faire - vu les distances à parcourir - que sous forme de produits finis, limitant le transport au seul volume utilisable. Cette stratégie fut peut-être celle des Néandertaliens qui exploitèrent, à Jiboui (Haut Diois), les rognons et plaquettes de silex de Belmotte. Quoi qu’il en soit, ces ressources minérales exploitées ne pouvaient être que situées dans des secteurs marginaux de la montagne, comme à Jiboui par exemple. Le Vercors est dans ce domaine exceptionnel, car bon nombre des matières premières exploitées au Moustérien dans les Préalpes autrichiennes, le Jura suisse et les Préalpes d’Appenzell, ne présentent pas la qualité des silex du Val de Lans, de Vassieux ou de Belmotte. Par conséquent, il n’était probablement pas question d’exploiter les matières premières de moins bonne qualité pour une exportation. D’ailleurs,dans certains gisements comme Cotencher (Jura suisse), il semble que l’importation de silex, sous forme d’outils finis, se soit faite depuis la Vallée du Rhône, donc dans le sens plaine - montagne et non dans l’autre sens...
V. Gabori-Csank a montré que les gisements en grotte des Préalpes autrichiennes se rattachaient au Moustérien d’Europe sud-orientale auquel appartient le gisement d’Erd en Hongrie.[4] Cotencher comporte, comme nous venons de le dire, des éléments de matière première venant du bassin rhodanien. Des liens sont certainement à rechercher également entre les gisements sud-orientaux des Alpes juliennes et des Dolomites. Les industries des gisements du Vercors et celles de la grotte des Eugles en Char-