migrations périodiques devenues coutumières, depuis le XVIe siècle pour le moins, à certaines population des Préalpes et des Alpes, et elles ne sont utiles que pour les personnes démunies qui ont besoin d’être partiellement ou totalement prises en charge.
Le lieu de retour
La troisième difficulté est celle liée à la définition de l’espace réintégré lors du retour. Est-ce celui de la Suisse en général, celui du canton ou bien du lieu dont on est ressortissant ou du lieu dont on est parti? Sans doute faut-il différencier entre la période qui suit 1848 et qui institue la liberté d’établissement en Suisse et celle qui précède. Avant le milieu du XIXe siècle, les pratiques institutionnelles à l’égard des immigrants, notamment communales, diffèrent encore fortement en matière de permis d’établissement, d’accès à la terre, et d’exercice de métiers. Au delà de 1848, les entraves mises à la migration intérieure par delà les frontières cantonales restent encore importantes, en dépit de l’article de la Constitution qui les abroge et parce que certaines dérogations permettent aux cantons d’avoir encore des pratiques assez restrictives en matière d’établissement définitif sur leur territoire non seulement en ce qui concerne les étrangers à la Suisse, mais aussi en ce qui concerne les Suisses d’autres cantons, ceci pour le moins jusqu’à la Première Guerre mondiale, voire au-delà.
En revanche, dès la fin du XIXe siècle, l’éventail des possibilités émigratoires s’accroît considérablement, aussi pour les femmes. Un exemple frappant de l’arc alpin est celui des émigrants temporaires du Haut-Valais à la fin du XIXe siècle. Avec l’amélioration des transports, la baisse du coût des passages, ils s’en vont périodiquement en Amérique et, après plusieurs aller et retour, ils finissent par revenir définitivement en Suisse. Ils sont toutefois nombreux à ne pas s’établir en Valais, pour des raisons d’emploi notamment, mais pas seulement. D’autres facteurs ont contribué à une certaine distanciation par rapport au lieu de départ, aussi bien les facteurs économiques que les questions de mentalité. Un facteur était celui de l’offre de terres rentables susceptibles d’être vendues à des ex-émigrés. Et ici, sans doute, en raison du mode de transfert des terres, par succession égalitaire surtout, l’argent économisé à l’étranger n’a sans doute pas toujours permis l’acquisition de terres pour en faire une exploitation viable. Ensuite, la réinsertion dans la société de départ