Le jardin, dont les buis amers bornent le sable,
Offre l’ordre pompeux de ses massifs, tout près
D’un Marsyas rêvant aux flûtes de la fable
Pour célébrer la rose et chanter le cyprès.
Puis le bassin silencieux et taciturne,
Avec sa vasque en pleurs qui sanglote à mi-voix
Et où la Solitude est accoudée à l’urne
Dont le reflet s’inverse et se double à la fois.
Le cygne lent s’y frôle aux margelles pensives.
C’est là que l’Invalide, heureux de l’air tiédi.
Par les jours où l’Été darde ses flèches vives,
Quand tintent douze coups et quand sonne midi
Se baigne, membre à membre, et ruisselle, et s’ébroue.
Son torse mutilé s’apparente au décor
Comme un marbre vétuste et le soleil se joue
De son ventre d’argent à son râtelier d’or.
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