Page:Reboux-Müller - À la manière de, sér1-2, 1921.djvu/44

This page has not been proofread.
40
à la manière de…

Quand la reine des soirs, dénouant son écharpe,
De ses reflets d’argent inonde le gazon,
Quand le zéphir plaintif, en effleurant sa harpe,
Gonfle d’un long soupir le sein de l’horizon,
Ah ! c’est là que je veux fixer ma vie errante.
C’est là que du repos je veux goûter le fruit,
Et, parcourant de l’œil la voûte scintillante.
Porter mon âme à Dieu sur l’aile de la nuit !

C’est là que du Seigneur infime créature,
Devant le doux tableau de la terre et des cieux
Je sens, pour saluer l’Auteur de la Nature,
Mes larmes déborder de mon cœur à mes yeux.

O sacrés pleurs ! Coulez, coulez comme une source !
Épanchez sur mon sein votre humide cristal,
Ainsi qu’un voyageur au terme de sa course,
Désaltérez mon cœur assoiffé d’idéal !