Commentaire.
L’idée de cette poésie me vint durant un séjour que je fis à Milly en mai 1849, pour me délasser des fatigues éprouvées dans l’arène électorale. Les habitants de la bourgade où s’étaient écoulées les plus belles années de mon enfance avaient voulu pour fêter mon retour parmi eux, ériger un Arbre de la Liberté. Un tendre peuplier, innocente victime de cette manifestation libérale, fut ravi à la forêt voisine, et pompeusement transplanté sur la place de l’église. Pour rehausser l’éclat de cette cérémonie, un cirque de chevaux de bois, un mât de cocagne, un bal champêtre, offraient des jeux appropriés à tous les âges. Les pompiers de la commune défilèrent au son martial du clairon. Vers le soir, de fraternelles agapes réunirent autour de tables dressées en plein vent l’auteur de ces lignes, les braves habitants de Milly et ceux des hameaux d’alentour.