Deux heures. L’alizé souffle avec une violence croissante. Oh ! la tristesse des adieux, par ce temps d’averse et de rafales, par ce froid subit, si imprévu dans la nature tropicale, et qui lui donne un aspect morne et transi…
Tout à l’heure il faudra se dire adieu pour toujours. Et l’éternité va commencer entre nous deux… Ah ! si du moins un enfant issu de mon sang pouvait perpétuer ma race sur cette terre perdue…
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Ma famille a voulu me saluer une dernière fois, et je l’aperçois là-bas, toujours très réservée, très discrète… Je fais un signe et je montre quelques cacaouettes… Mon petit beau-frère galope aussitôt vers moi, suivi de loin par mon beau-père et ma belle-mère. Je m’assieds au milieu de mes parents sauvages, et nous attendons, de cette attente cruelle et désœuvrée qui précède les grands départs.