eu la préséance sur les collections locales alpines. Cette tendance de la double nature des collections d’histoire naturelle à Grenoble avec la préséance des collections exotiques sur les collections alpines allait se poursuivre jusqu’à l’avènement du Muséum d’histoire naturelle de Grenoble en 1849.
L'influence de la Renaissance dans les travaux de Dominique Villars: l'Université et le Jardin royal de Montpellier, centre formateur des médecins et botanistes français, suisses et autrichiens
Les botanistes de la Renaissance eurent une importance déterminante dans l’œuvre du botaniste dauphinois Dominique Villars. Les botanistes de la Renaissance eurent une importance déterminante dans l’œuvre du botaniste dauphinois Dominique Villars. Depuis la lecture de son premier ouvrage de botanique, un herbier imprimé de Pier Andrea Matthiole,[12] richement illustré, Dominique Villars n’eut de cesse de retrouver, et ce jusqu’à la fin de sa vie, leurs livres, leurs planches, leurs gravures et leurs herbiers. Humanistes et voyageurs, de Vienne en Autriche à Leyde, en passant par Zurich, les médecins qui l’avaient précédé en botanique avaient tous fait leurs études en France, à l’université de Montpellier. Ces botanistes du XVIe siècle - Conrad Gesner de Zurich (1516-1565),[13] Gaspard Bauhin (1550-1634),[14] Pierre Richer de Belleval (1564-1632)[15] - tous naturalistes formés à l’Université de Montpellier ou en relation avec Montpellier, ont à leur tour inspiré Villars. Gaspard Bauhin avait eu pour maître Charles de l’Ecluse (1526-1609), botaniste de Maximilien II d’Autriche, un des plus illustres descripteurs de son époque et qui avait lui-même fait ses études à Montpellier. Le Pinax theatri botania que publia Bauhin en 1623 exerça une influence capitale sur Linné,[16] et par voie de conséquence, sur Dominique Villars. Bauhin y désignait chaque plante par un substantif latin correspondant à ce qui deviendrait plus tard le genre, suivi de deux ou trois adjectifs désignant l’espèce: c’était l’ébauche de la nomenclature binaire qu’imposera Linné plus tard. De plus, Bauhin rappelait pour chaque espèce les noms qui lui avaient été donnés an- térieurement. C’est ce que tenta de faire à nouveau le botaniste Dominique Villars à la fin de sa vie en essayant de réaliser un Pinax de la flore alpine. Il semblait vouloir donner, à partir du Dauphiné et englobant tout l’arc alpin,
la correspondance synonymique de chaque fleur dans les différentes langues